"Le blog de roro retraité"

Manquait plus que çà. Je suis sur le point d'acheter un studio au fiston. On liquide tout : livrets, ldd, pel, et même l'assurance-vie. Mais voilà-t'y pas que ces connards d'Américains nous envoient leur crise. Et pourtant Lagarde avait dit, une semaine auparavant, que la crise c'était pas pour nous, que nos banquiers prenaient soin de notre argent, "en bons pères de famille". Mon cul ! Depuis l'affaire Kervielle tout le monde sait bien que personne ne sait. Alors voilà... J'ai un peu les jetons, je l'avoue, d'avoir des difficultés pour payer cet appart que nous avons décidé d'acquérir pour mettre notre progéniture à l'abri. Si çà marche, je serai content de me débarrasser de cette assurance-vie. J'explique. 10% de la somme que nous y avons mis est investi en bourse. Bon, c'est pas une grosse somme (7500 euros) mais quand même. Alors si je dois continuer à flipper et subir le bon plaisir ( et les mauvais coups... calculés ? ) des traders, je préfère reprendre mes billes et dépenser MON argent comme je veux. Na !

Vendredi 19 septembre 2008
Aurais-je choisi la fenêtre ou l'escalier ? Aurais-je eu le choix ? A l'époque, je n'avais pas encore de téléphone portable pour appeler, exprimer mon amour, des regrets, et simplement dire adieu à ceux que j'aime.
Je n'aurais, sans doute, jamais eu l'explication.
Si j'avais vu la première tour en flammes, aurais-je quitté précipitamment mon bureau ou aurais-je regardé par la fenêtre, comme mes collègues, en me demandant ce qui s'était passé ? Un petit avion de tourisme, avais-je cru entendre autour de moi. Merde. Pas un nuage dans ce ciel de septembre. L'été indien à New York. J'aime cette période de l'année.
Finalement, je suis sain et sauf. Je n'étais pas à NewYork ce jour-là et, de toute manière, pour quelle raison me serais-je trouvé dans une ou l'autre des tours à cette heure matinale? Mais il s'en est fallu d'un rien.

C'est comme pour John Lennon. Ce jour-là, je suis bien à New York. De la fenêtre de ma chambre d'hôtel, j'ai une vue panoramique sur Central Park. Et je suis triste, triste... La télé diffuse en continu le spectacle de milliers d'inconnus rassemblés pour se souvenir et pleurer en écoutant "Imagine".
Quand c'est arrivé, je devais dormir. De toute façon, qu'aurais-je fait devant son immeuble ? Moi, mes habitudes c'est plutôt Broadway, la 7th, la 42nd, Sam Ash. La plupart du temps, quand j'arrive de Paris, sitôt douché je vais m'acheter deux cheese cakes, une salade de crabe, une Bud - parfois une pizza chez "Ray" - que je déguste dans ma chambre en regardant HBO. Quelques mots croisés ( je ne feuillette le Figaro Magazine que pour cela ), puis je m'écroule. Alors, vagabonder à cette heure-là le long de Central Park, c'est pas mon truc ! Non. Central Park, c'est le matin. Tôt. Vers 6 heures. Je vais courir une heure. Le tour du lac. Mais, ce jour-là, je n'ai pas bougé de ma chambre. Je suis resté, hébété, devant la télé. Help ! Je suis anéanti. Et pourtant je n'ai rien vu. Mais il s'en est fallu de peu quand même.
La vie est ainsi faite.

Mercredi 17 septembre 2008. Emission "Droit d'inventaire " sur FR3. Thème : La France des privilèges. Enumération des salaires, indemnités, avantages en nature, protection sociale, etc, etc. Présence d'un élu genre fils de Pasqua, qui, à coup d'arguments - sans contradicteur ! - et de sourires narquois, tente de nous apitoyer sur la précarité de son boulot. " Eh oui, M'ssieurs Dames, nous,  on a dû laisser not' job pour venir au secours de la République ! Alors vous conviendrez que çà vaut quand même un p'tit geste ! "
Et l'autre, le grand Max : "Oui, ma p'tite Marie, quand on a de telles responsabilités, il faut un cadre. Des dorures, oui. Et puis des tableaux de maîtres, des fauteuils comme ci, des meubles comme çà. Sinon on peut pas bien travailler et puis, surtout, si on reçoit - par exemple un ministre afghan, béninois, laponais -, faut en imposer. C'est qui le chef ici ! ". Un mot revient souvent dans ce type de discours : tradition républicaine. Il aime çà Max. Faut dire qu'il y a goûté et qu'il n'en est pas encore revenu.Il est devenu le Grand Sage, celui qui a tout connu. De gauche à droite. De bas ( enfin presque ) en haut.
Bref, dans cette émission, aucun élu étranger ( suédois par exemple, ou bien américain ) pour tenter de faire rougir de honte - j'me marre - le Sieur représentant français dont j'ai oublié - et c'est très bien - les nom et qualité.
Une dernière chose. Il faut que je pense à acheter " SinéHebdo ". Le 2ème numéro a paru hier. A plus  

Sa Sainteté Benoit 16 et Sa Majesté Sarkozy se sont invités dans mon poste de télévision... A France 2 et France 3, on a bousculé tous les programmes pour tenter de m'instruire. Je suis fou de rage parce que tous les midis je regarde "Tout le monde veut prendre sa place". J'aime bien quand Nagui tacle les flics, les chauffeurs routiers, les profs, les instits, Ringo ou Richard Berry. C'est presque de la radio. Bon, de temps à autre c'est un peu lourdingue mais, grosso modo on passe un bon moment. Et puis, côté ethno, il assume. Bref, un mec que je trouve sympa. Mais, en ce vendredi 12 septembre 2008, la direction de France Télévision, donc P. de Carolis - comme tête de curé on fait pas mieux -, a décidé, pour le bien de tous, de nous instruire sur les états d'âme du chiffonnier et du nain. Laïcité positive qu'ils disent. Bande de faux derches.
Y'en a un qui veut vendre sa camelote, oui, parce que du côté parts de marchés çà va pas fort. Il paraitrait quand même ( je l'ai entendu à "C dans l'air" ) qu'il y ait beaucoup plus de catholiques qu'on ne l'imagine. Ils sont moins nombreux à aller à l'église mais ils prient chez eux. Mon oeil...En fait c'est l'inverse de ce qui se passe dans le milieu de la zik. Moi je pense qu'ils trouvent les laïus des curés si mauvais - et en plus on se caille - qu'ils préfèrent télécharger des vidéos d'églises - ouais, c'est possible - et se faire une bonne petite prière à la maison, avec du vin que le Christ aurait sans doute garder pour lui.
Et puis y'a l'autre Defunaisse. Avec sa Sainte-Nitouche ("Les journalistes ils sont parfois violents mais ils sont gentils"qu'elle a dit ). Qu'est-ce qu'il vient nous casser les burnes avec son Bon Dieu? Est-ce que c'est Lui qui va payer la note du séjour de Sa Sainteté ? Est-ce que c'est Lui peut-être, qui va renflouer la Sécu, indemniser les irradiés de l'amiante, donner du boulot à nos gosses, supprimer la Cour-des-Comptes-qui-sert-à-rien, faire souffler les flics dans l'alcootest, foutre en tôle les édiles qui s'en foutent plein les fouilles, et en sortir les "présumés-innocents-mais-comme-on-n'est-pas-sûr.." ? Etc, etc. Amen. Moi, le Bon Dieu, je ne lui en veut pas. Il a fait un boulot, parait-il ( comme la Cour des Comptes ). Mais maintenant qu'il nous lâche la grappe.
Bonne journée

Enfin...Mercredi 10 septembre 2008. Je vais acheter le premier numéro de "Siné Hebdo". Un peu fier quand même. En tendant mon billet de cinq euros au buraliste, j'espère secrètement que cet acte de résistance -il n'y a pas heure pour çà, comme dirait Bayrou-, me vaudra, sinon une mise sur écoute, du moins une interpellation, dès que, sur le trottoir, je déplierai provocamment le-dit canard. Mais,  dans  la rue de cette ville laborieuse, tout le monde s'en fout de Siné. Quand je dis "tout le monde" je n'exagère pas car les rues sont vides et grises, comme le veut la tradition dans cette banlieue de Rouen.

Bon... Je feuillette. Ah! Guy Bedos est de retour. J'espère qu'à  l'avenir il ne se contentera pas de nous envoyer des bisous par cartes postales interposées. Il faut aller de l'avant, mon Guitounet ! C'est bien beau de m'avoir tant fait marrer. Mais il y a encore du pain sur la planche. Ne sombre pas dans la mélancolie ante mortem. La gloire, çà se mérite. Regarde Filou, pardon, Ph. Val. Voilà un mec qui a de l'ambition. Sûr qu'il nous prépare quelque chose d'européesque. Lui pour qui l'amitié semble passer après la notoriété.

Une parenthèse. Qui de nous, communs des mortels, pourrait faire publier- dans l'urgence ! - sous le coup de la colère ( !!! ), un bouquin pour soutenir la Constitution Européenne ? Qui peut croire un seul instant que Val, en lisant la Constitution Européenne ( et çà a dû prendre du temps car même les spécialistes avouent n'avoir pas tout digérer - ou alors quelqu'un lui a traduit -  ),n'ait pas pensé un seul instant que le moment était venu, pour lui, de montrer qu'il était autre chose qu'un trublion Cette foutue respectabilité ! Ce besoin des lauriers dans un certain milieu ! Çà me fait penser à tous ces animateurs- présentateurs de télé  dont la prose stéréotypée ,  faite de "révélations-secrets-trahisons-dessous crades" fait les beaux jours d'éditeurs qui n'ont plus , en lieu et place de leur cerveau, que les mots rentabilité-actionnariat